top of page

6 conseils d'écriture de Kyan Khojandi

Vous aussi vous avez regardé Bref 2 et vous vous êtes dit que ce gars savait raconter des belles histoires. Inspirez-vous de ses conseils pour écrire les vôtres.


Voitures miniatures

Kyan Khojandi est principalement connu pour Bref, mais il n'a pas fait que ça. Il est notamment animateur de Hot Ones, il fait du stand-up, il a joué dans des films et des séries, il a écrit des chansons pour des artistes comme Bigflo & Oli ou Oldelaf, il coanime le podcast Un bon moment avec Navo et il fait du doublage. Bref, il en connaît un rayon sur la façon dont on raconte des histoires, et voici 6 conseils utiles pour votre écriture.


Conseil n°1 : il faut que ce soit facile, il faut que ce soit inspirant


Il part du principe qu'il faut d'abord écrire pour soi avant d'écrire pour les autres. Donc racontez ce que vous avez envie de vivre, les rencontres que vous avez envie de faire, la personne que vous avez envie d'être. Écrire doit être un fantasme. C'est ce qu'il y a de plus inspirant. Et si c'est inspirant, ce sera facile à raconter.


Conseil n°2 : être sincère avec ses personnages


Kyan Khojandi dit plus exactement que le travail d'un auteur est d'être sincère avec ses personnages, le reste ne lui appartient pas.


Pour lui, toute œuvre artistique est une proposition. Le reste appartient au public. Certaines personnes vont aimer, d'autres vont détester, car on est tous différents, on a tous des histoires différentes, et on ne résonne donc pas de la même façon avec les mêmes œuvres.


Se dire ça permet de s'enlever une grande pression.


Conseil n°3 : écrire à propos des gens en transition


Ça ne sert à rien de montrer la vie de quelqu'un qui réussit tout ce qu'il entreprend. Il est plus intéressant de parler des gens qui galèrent et qui n'y arrivent pas encore.


On accuse parfois le personnage de Bref d'être un loser, mais il a justement décidé de centrer l'histoire autour de la période de sa vie où il galère le plus. C'est ce qu'il y a de plus intéressant à raconter d'après lui.


Il nuance en disant qu'on peut raconter l'histoire d'un mec qui gagne, comme Rocky, mais il faut toujours parler de ses problèmes.


Autrement dit, on peut toujours raconter l'histoire de quelqu'un, mais il faut trouver le bon axe et le bon angle. Ça demande du temps, du travail et de la réflexion.


Conseil n°4 : ne jamais dire de mot de plus que nécessaire


Kyan appelle ça « le complexe des copies doubles ». Il se rappelle les contrôles au lycée avec les élèves studieux qui remplissaient des pages et des pages de dissertation. Il trouvait que c'était impressionnant d'avoir autant de choses à dire, mais la quantité n'est pas un gage de qualité.


En tout cas, ce complexe des copies doubles l'a marqué dans sa scolarité, puisqu'après le lycée, il a fait des études de droit. Et en dissert de droit, il y a une méthodologie à suivre. Il faut faire un plan avec une introduction, un grand 1, puis l'intro du grand 1, etc. Dans le grand 1, Kyan commençait à écrire une phrase, puis il faisait en sorte de redire la même phrase avec une autre syntaxe pour faire du remplissage. Jusqu'au jour où il a rencontré un chargé de TD qui lui a dit :

– Ton paragraphe, là, tu peux pas le dire en une phrase ?

– Oui, mais après, j'ai plus rien à dire.

– Dans ce cas, ne dis rien.

Depuis, il ne dit plus un mot de plus que nécessaire et il ne fait plus de remplissage.


En écriture, c'est quelque chose de très important : aller directement à l'essentiel et dire ce que vous avez à dire avec le moins de mots possible. Certains auteurs et certaines autrices ont ce complexe des copies doubles. Ils chargent leurs phrases d'adverbes et d'adjectifs, ils enchaînent les tournures alambiquées, peut-être parce que ça leur donne l'impression que la phrase est riche et que le style est maîtrisé, mais bien souvent, cette façon de procéder noie l'information et rend la lecture difficile.


Un style puissant n'a pas besoin de fioritures.


Conseil n°5 : observer


Kyan Khojandi explique qu'il est important de prendre des notes sur soi, sur les choses qu'on vit, sur ce qu'on observe autour de soi, et de garder ça quelque part. Il l'a fait pour Bref 1 et pour Bref 2. Chaque saison représente 10 ans de prise de notes, sur la vingtaine, puis sur la trentaine. Il ne peut pas savoir à l'avance s'il va l'utiliser ou pas dans la série, dans un sketch ou dans un autre projet, mais c'est là et s'il en a besoin, il peut s'en servir.


L'auteur est un grand observateur, car dans Bref, on sent l'humanité de ses personnages. On peut tous se retrouver dans l'un des portraits présentés dans la série. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force. Les personnages sont réalistes, attachants et mémorables grâce à ce travail d'observation et à cette volonté de raconter la vraie vie.


Conseil n°6 : prendre le temps de s'ennuyer


Dans une interview pour France TV, l'auteur explique que le téléphone est un piège, une distraction qui vous empêche de libérer votre imagination et d'avoir des bonnes idées.


Si vous regardez par la fenêtre, vous allez mécaniquement avoir des pensées qui vont arriver. Vous allez penser à un truc qu'on vous a dit, que vous avez fait, à une idée. C'est un peu le phénomène de pensées en arborescence : une idée en appel une autre, puis une autre, etc.


C'est pour ça que c'est important de se détacher de son téléphone, d'essayer de ne pas combler le vide avec un écran. S'ennuyer, c'est essentiel pour écrire.


Qu'est-ce qu'on retient ?


  • Il faut écrire pour soi avant tout, car c'est le meilleur moyen d'être inspirant, et ce qui est inspirant est facile à raconter

  • On ne peut pas plaire à tout le monde. Votre histoire pourra toucher certaines personnes et ne pas en toucher d'autres, mais ce n'est pas grave.

  • Il faut écrire à propos des personnages en transition. Raconter ce qui ne va pas et montrer comment le personnage s'en sort est plus intéressant que de parler d'un personnage qui réussit.

  • Il faut aller à l'essentiel dans l'écriture et ne pas dire plus de mots que nécessaire. Le remplissage ne sert à rien.

  • Il faut observer, en soi et autour de soi, pour raconter l'histoire la plus humaine et la plus réaliste possible.

  • Il faut prendre le temps de s'ennuyer pour avoir des bonnes idées.


Sources :



Comments


bottom of page